Si le diabète n’est lié qu’à la grossesse, il apparaît classiquement en deuxième partie de grossesse (période d’insulinorésistance « physiologique ») et n’entraîne donc pas de risque de malformations fœtales car la glycémie était normale au moment de l’organogenèse.

 

Qui dépister ?

Depuis fin 2010, il est recommandé de réalisé un dépistage sur facteurs de risque, et non de manière systématique, chez les femmes enceintes.

A ce jour, il est actuellement recommandé de rechercher un diabète gestationnel chez les patientes qui ont au moins un facteur de risque suivant :

  • un âge supérieur ou égal à 35 ans
  • un IMC ≥ 25 kg/m²
  • un antécédent de diabète gestationnel
  • un antécédent de macrosomie
  • un antécédent de diabète chez un ou plusieurs apparentés du 1er degré.

La valeur seuil de glycémie à jeun retenue pour poser le diagnostic de diabète gestationnel est 0,92 g/L.

Chez une patiente avec facteurs de risque et glycémie à jeun < 0,92 g/l dès la première consultation ou en l’absence de glycémie à jeun réalisée il convient de réaliser une hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) 75 g de glucose avec mesure de la glycémie à jeun, à 1 heure et à 2 heures entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée (SA).

Les seuils pour poser le diagnostic de diabète gestationnel après charge orale de 75 g de glucose sont les suivants :

  • glycémie à jeun :  ≥ 0,92 g/l (soit 5,1 mmol/L)
  • et/ou glycémie à 1 heure : ≥ 1,80 g/l (soit 10,0 mmol/L)
  • et/ou glycémie à 2 heures : ≥ 1,53 g/l (soit 8,5 mmol/L)

Une seule valeur supérieure ou égale à ces normes suffit pour poser le diagnostic de diabète gestationnel.

 

Comment les traiter ?

Le traitement est basé avant tout sur les règles hygiéno-diététiques. Un suivi alterné tous les 15 jours est en général recommandé entre le médecin généraliste ou endocrinologue et le gynécologue.

L’autosurveillance glycémique est recommandée initialement 6 fois par jour (3 glycémies pré-prandiales et 3 glycémies post-prandiales) puis au minimum 4 fois par jour le matin à jeun et après chacun des trois repas.

La glycémie doit être :

  • à jeun < 0,95 g/L (soit 5,28 mmol/L)
  • en postprandiale à 2 h < 1,20 g/L (soit 6,67 mmol/L)

Il n’est pas recommandé de surveiller l’HbA1c pendant le diabète gestationnel.

Un traitement par insuline doit être débuté quand les objectifs glycémiques ne sont pas atteints par un régime seul au bout de 8 jours. Dans ce cas, le suivi du diabète doit être réalisé par un endocrinologue.

 

Après l’accouchement

Il est recommandé de vérifier la glycémie à jeun trois mois après l’accouchement, voire de réaliser une HGPO, avec 75 g de glucose à la recherche d’une intolérance au glucose.

 

Le risque de diabète gestationnel pour les futures grossesses est majoré.

Le risque de développer un diabète de type 2 est de 50% à 10 ans : il est donc indispensable d’insister sur les règles hygieno-diététiques et un contrôle de la glycémie une fois par an peut être réalisé.